L’étude sur la santé CSS enquête depuis 2020 sur la manière dont la santé et la maladie sont traitées en Suisse. L’approche spéciale de ce sondage annuel réside dans le fait qu’il ne s’intéresse pas seulement au comportement en matière de santé, mais qu’il intègre également l’idée que vivre avec une maladie, avec les craintes et les appréhensions que cela engendre, fait partie de la vie des gens. L’étude de l’année dernière a révélé une dégradation inquiétante de l’état de santé général de la population suisse. Plus d’une personne sur trois a indiqué ne pas être en parfaite santé. Des chiffres récents publiés par l’Office fédéral de la statistique confirment l’ampleur du diagnostic : par rapport aux années précédentes, l’absentéisme pour cause de maladie a fortement augmenté. L’étude sur la santé CSS 2023 montre que le problème menace de s’aggraver. La proportion de personnes à la santé fragile s’est stabilisée à un niveau élevé, tandis que le nombre de jours de maladie a une nouvelle fois augmenté. Que ce soit sur les plans physique et psychique, un décalage s’observe toutefois entre les groupes d’âge. Tandis que l’état de santé des plus jeunes s’est stabilisé, voire amélioré, la situation physique des personnes âgées de plus de 65 ans et la situation psychique des personnes de la tranche d’âge 36 à 65 se sont détériorées par rapport aux années précédentes. Il apparaît ainsi qu’une santé chancelante s’accompagne souvent de symptômes d’épuisement. La nation à la santé fragile est une nation épuisée.

Que l’on soit en bonne santé ou malade, les dimensions physique et psychique vont souvent de pair. C’est tout particulièrement vrai en ce qui concerne les absences professionnelles pour cause de maladie. L’étude de cette année met l’accent sur la santé men- tale. Elle s’intéresse notamment à l’interaction entre l’état de santé psychique et le travail, mais aussi à l’accès de la population aux aides professionnelles proposées et à la manière dont elle les utilise. Le thème du temps de vie fait aussi partie des sujets prioritaires traités par l’étude. Dans quelle mesure la population suisse considère-t-elle qu’il est important d’allonger au maxi- mum la durée de vie par rapport à d’autres dimensions liées à la qualité ? L’étude s’est toutefois aussi intéressée à l’évaluation du coût maximal des médicaments qui prolongent la vie.